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Le Président de la République Française - Page 5

  • Nicolas Mariot_LeMonde des Livres_Vendredi 2 Février 2007

    "(...)Vous-mêmes, vous ne croyez à rien ?
    Si. Je crois à la sociologie! Il n'y a guère de surprise en la matière. J'ai évidemment des convictions personnelles, mais je possède surtout la plupart des déterminants qui permettent d'expliquer un fort intérêt pour la politique : capital scolaire élevé, socialisation à la politique ...Or toutes les études électorales le constatent : la majorité des gens sont peu politisés, la plupart ne reconnaissent même pas les hommes politiques sur une photo. Et pourtant ils votent! Et ça na rien de grave. Je crois qu'en général on accorde beaucoup trop de place aux effets de croyance. Or, en temps ordinaire, la vie d'un régime repose plus sur les routines et le conformisme que sur l'engagement citoyen, sans qu'il faille y voir un drame. La vie en commun suppose le partage d'idées qui ne sont souvent rien d'autre que des présupposés auxquels nous donnons un assentiment sans y penser, parce que nous n'y avons simplement jamais réfléchi."

  • Le sens commun

    Le Pen règne en maître je veux dire si vous regardez les débats télévisés j'ai bien dit regardez car c'est ainsi que les interventions sont calibrées je reprends Le Pen règne en maître et l'approbation qui s'affiche sur les visages des spectateurs des plateaux télévisés dès qu'un porte parole du FN ouvre la bouche pour formuler un argument l'approbation qui se lit sur les visages montre qu'il répond aux questions qui lui sont posées dans le sens attendu le sens commun l'approbation qui se lit sur les visages identifie le nihilisme en vérité Le Pen règne en maître car son parti dit ce que des millions de français pensent tout bas ce racisme sourd dont la majorité se défend mais dont les gestes trahissent le positionnement tacite voter est un geste pas une parole n'oublions pas l'approbation qui se lit sur les visages par le hochement lent de la tête un geste là encore Le Pen règne en maître et derrière la machine statistique et médiatique en marche est le seul qui possède la garantie de se trouver au second tour on ne se bat pas contre un adversaire qui n'en vaut pas la peine ne l'oublions pas l'approbation qui se lit sur les visages dans le corps même inutile de lutter je veux dire inutile d'affronter le nihilisme aujourd'hui installé il est et nous le méritons sans doute d'être ainsi soutenons Bové avant qu'il ne soit trop tard soutenons un positionnement capable de construire avec exigence un nouveau mouvement populaire soutenons un projet dont chacun doit se sentir responsable

  • La télécommande

    Les moyens de propagande mis en oeuvre pour cette campagne électorale dépassent à nouveau l'entendement. Difficile de lutter contre une réalité. Les quotidien nationaux perdent leur distance critique. La presse écrite régionale se fait le relais des médias télévisés. Les médias télévisés sont les écrans de communication des partis majoritaires. Je crois rêver.

    Va-t-on nous refaire le coup? Oui. La télé commande.

    Il faudrait demander à Marie-José Mondzain d'analyser la place de l'iconographie dans cette campagne. Il faudrait demander aux chercheurs de Palo Alto de nous décrire les mécanismes de communication à l'oeuvre. Car il existe des liens directs entre l'émission Pop Star et les images du congrès d'investiture de l'U.M.P.. Il existe des liens directs entre l'iconographie à laquelle se réfère Ségolène Royale et l'iconographie religieuse. Que personne ne s'y trompe : dans le temps d'un reportage télévisé du journal, l'argument politique ne peut être développé; seule l'image importe, seuls les signes de cette image doivent être pensés afin de faire écho à  l'esprit du téléspectateur. Personne n'a oublié les mots de Patrick Le Lay (Les dirigeants face au changement, Ed. Huitième jour, 2004), personne ne peut croire à l'objectivité des médias (Poison d'avril, W. Karrel, Arte, 2007), personne ne peut dire que le 29 novembre 2006 ne fût pas parfaitement orchestré  (communication de la candidature de N. Sarkozy relayée par i-Libération, la veille ... ô surprise! dans l'ensemble de la presse quotidienne régionale sous une forme identique puis à l'émission A vous de juger le soir-même ...).

    Je ne sais trop comment convaincre de l'urgence du débat politique véritable avant que le populisme ne l'emporte ... pour de bon cette fois.

  • A vous de juger

    medium_h_4_ill_840660_sarkozy_avousdejuger.jpgNicolas Sarkozy est un professionnel de la communication. Son métier  : faire entendre un message à une cible dans un temps et un espace donné. Il ne s'agit pas de politique, il s'agit d'un exposé de mécanique. Si vous faites ceci, il arrivera cela ... autant d'exemples et de slogans dignes d'une campagne de publicité, utilisés à tour de bras avec cette bonne vieille technique : je crée l'émotion afin de capter ma cible (description d'un évènement violent), je lance un concept court (mini exposé d'une idée simple) et je lâche un slogan en 6 mots (belle expression qui valide émotionnellement l'exposé). Cela ressemble au fonctionnement de la télévision, rappelez-vous les propos de Patrick Le Lay. C'est parfaitement logique, puisqu'il s'adresse aux téléspectateurs. Connaître sa cible, c'est savoir comment elle fonctionne, savoir quel est l'espace de cerveau disponible et comment s'y inscrire. Je le redis : Nicolas Sarkozy est un professionnel de la communication. Son métier  : faire entendre un message à une cible dans un temps et un espace donné.

    Pour le reste il suffit de lire quelques études récentes sur la formation, le logement ou l'éducation pour se rendre compte que les arguments qu'il avance ne sont pas en lien avec la société contemporaine française. Il parle de demain comme si aujourd'hui n'existait pas. C'est parfaitement logique puisqu'il prône l'endettement des ménages français pour construire une nouvelle économie dynamique. Voilà la vérité  : vivre aujourd'hui ce que vous paierez demain.

    Nicolas Sarkozy est à l'image du logo de son parti : l'arbre qui cache la forêt.