"Le David de Michel-Ange, exposé à Florence, en Italie, s'encrasse vite. A peine remis d'une restauration, en mai 2004, ayant rendu à son marbre blanc l'état originel, le voilà couvert de poussières. Las d'avoir à le nettoyer, les responsables de la galerie de l'académie de Florence ont décidé de lui confectionner un système de ventilation sophistiqué : un souffle permanent d'air filtré qui le protégerait des particules brassées par les 5000 touristes quotidiens qui visitent la galerie. On envisage aussi des tapis spéciaux pour "nettoyer" les chaussures des visiteurs. Les experts font appel à un logiciel qui simule les écoulements d'air de la galerie de l'Académie pour placer le jet d'air autour de la statue multicentenaire de 4,6 mètres de haut. Coût de l'opération : 12 millions d'euros."
Plus grande est la dévotion, plus virulente est la corruption. Dépourvu, comme toute religion bourgeoise, de conviction profonde, un culte sans passion emplit saisonnièrement les musées de cortèges déshydratés, fourbus, hagards, manifestant d'un pied piétinant leur adhésion à la conformité. Mille et unième petit stratagème pour se décharger du fardeau d'être unique.