"Je ne sais pas". Presque une devise, à force de reprises. Je crois vraiment qu'en poésie, l'important n'est pas de savoir mais de faire. On sait éventuellement un peu après, mais ce savoir frêle est déjà dépassé par le faire suivant. C'est cela, créer, à la différence de réaliser ou d'exécuter. Pas d'angoisse donc, dans cette position de non-savoir : c'est le lieu où il faut être pour écrire."

Antoine Emaz, Lichen, encore, Editions Rehauts

le jour

n'apporte

rien

tout y est

trop clair

traverse
brume matinale
le corps
à découvert
saisi
crachin
pris
par les épaules
l'humidité
et le froid
ne lâcheront rien

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*[25]

Je reviens d'un enterrement
Mon soulier me serre
J'ai envie de faire l'amour
Avec quelqu'un que je ne connais pas

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terre
tranchée à vif
surface de la motte
lisse
comme
des miroirs brisés
dans le champ
quelques éclaircies

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* Abbas Kiarostami, "Le loup aux aguets", La Table Ronde, 2008

a shift in shapes from Stefan Bünnig on Vimeo.

paysage

que le regard

seul

ne saurait

contenir

d'où la nécessité

d'arpenter

le chemin

pluie battante

le visage

jusqu'à

l'épuisement

chambre claire

main sur

sein naissant

bouche sur

sexe

l'écluse

la navigation

interrompue

par la sécheresse

étendue