le vent souffle

depuis la verrière
de la salle d'exposition
on le perçoit

comme une bande sonore

les photographies



les bruits de chantier cessent
la circulation s'amoindrit
les rues se vident

j'entends
les postes
à présent

le journal de 13h

inutile d'annoncer les titres
nous y sommes



face au mur

derrière l'objectif
de l'appareil photographique

tenter un cadre
dans le paysage
précisément là
où quelques années plus tôt



le vent souffle
les hommes ont quitté
le chantier

depuis la fenêtre des appartements

inutile d'annoncer



j'oublie



ne sachant plus tout à fait
s'il s'agit d'une nouvelle oeuvre
des christo
ou bien

l'esthétique s'impose



la beauté
d'une ligne de démarcation
entre le nord
et le sud



la construction
d'un symbole

Anne-Marie Filaire_Photographies_Le Nouveau Théâtre d'Angers et l'Artothèque_12, place Imbach, Angers_25/03>22/04/2006

partir

loin

fuir

où voulez-vous en venir











là
juste là
à cet instant
qui ne sera plus

c'est tout

comme mis en évidence
dans l'embrasure de la porte
un rappel à l'ordre
les mots de mon grand-père
"la nature revient toujours au galop"

plaisir d'enfant

reconstruire chaque été dans le sable
le labyrinthe

j'ai accepté le jeu
qui consiste à croire en l'instant
sans autre avenir
que le présent simple

l'accord répété
jusqu'à ce qu'il sonne juste

la fréquence mécanique
froideur de l'ombre portée aux nues
l'aveuglement pour qui
ose de trop près

juste avant la lumière

l'effacement lent
du corps en suspens
jamais le temps ne fût plus incertain

dehors
peut-être
retrouver cette sensation vraie
d'avoir vécu